Le Parti Pirate : mon avis.


La fin d’un temps.

« Citoyens, il n’y a pas un moment à perdre. J’arrive de Versailles. Monsieur Necker est renvoyé. Ce soir, tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ de Mars pour nous égorger. Il nous reste qu’une ressource : c’est de courir aux armes et de prendre les cocardes pour nous reconnaître. » S’écria Camille Desmoulin à la foule parisienne, ce dimanche 12 juillet 1789. Jacques Necker était un banquier. Un banquier luttant contre le libéralisme économique qui commençait déjà à détruire le monde. Camille Desmoulin, est un garçon (oui, oui.), mais aussi, à l’époque avocat de Jacques avant de devenir un journaliste. Enfin le peuple, c’est ces Français mourant de faim à cause d’encore une fois, une crise financière rendant le prix du blé tellement élevé qu’il était impossible pour le tiers état d’en acheter suffisamment pour espérer survivre.

La suite ? Le lendemain matin, le couvant Saint-Lazare, dans lequel était entreposé le grain tant convoité était pillé par la population. Sur sa lancée, elle s’attaqua aussi au Garde-Meuble afin de récupérer des armes qui servirons, ce 14 juillet, à prendre possession de la Bastille, cette prison tant symbolique pour l’autorité de la monarchie absolue à cause de laquelle la France avait tant souffert.

La période de transition postmonarchique est pas mal agitée. Napoléon régresse à nouveau le niveau de la France en effectuant un coup d’État ramenant la gouvernance de la France sur un chemin monarchique. Leon X tenta de revenir sur les acquis de la révolution (pire que Sarkozy), ce qui conduisit à une seconde révolution en ce début d’année 1848, un nouveau coup d’État en 1852 et enfin, connaître la troisième république en 1870.

On y est. Nous sommes sortis de cette instabilité politique. Maintenant, plus aucun autre roi n’aura la main mise sur le pays (du moins, jusqu’à aujourd’hui), et son peuple va pouvoir essayer de trouver des solutions pour améliorer son quotidien.

La république, c’est la démocratie ?

Beaucoup de progrès s’enchaînèrent à ce moment : instauration du suffrage universel masculin, abolition de la peine de mort et de l’esclavagisme, école gratuite, laïque et obligatoire, liberté de la presse, séparation de l’église et de l’État, etc. Mais très vite, un problème s’impose…

La chose vraiment cool quand on s’inquiète réellement du bien-être d’un peuple, c’est de le laisser lui même décider du chemin qu’il doit prendre. Ce principe vous dit quelque chose ? Oui, oui, il s’agit bien de ce qu’on appelle : la démocratie.

Pour étudier un peu mieux ce qu’est cette notion, retournons chez nos amis les Grecs, bien avant les temps difficiles qu’ils connaissent actuellement. Remontons jusqu’à l’époque antique qui a donné naissance à la démocratie athénienne.

Constitution des Athéniens au IVe siecle.

Ok, c’est un peu le bordel. On va donc essayer de se concentrer sur ce qui nous intéresse le plus dans cet article, à savoir ce qui rend ce système de gestion si différent des autres. Bien sûr, si vous voulez approfondir tout ça, Internet est votre ami, surtout Wikipédia 😀

Donc, on commence tout de suite par le truc le plus puissant : l’ecclésia. Alors, c’est quoi ? C’est l’institution qui vote les lois, le budget, les relations diplomatiques, et se charge de la création des autres instances. Ça fait à peu près tout, c’est vrai. Et qui sont les membres de cette instance ? Tous les citoyens d’Athènes.

Vous trouvez ça ouf ? Pourtant, c’était le cas. Si à l’époque, une loi (comme la HADOPI par exemple) vous paraissez aberrant, vous pouviez directement participer à son abolition. En fait, c’était même mieux que ça : quand quelqu’un proposait quelque chose qui n’avait pas l’air pertinent, bah vous ne votiez tout simplement pas pour son instauration !

On a dit que les autres organismes, comme la Boulè, les magistrats et l’aréopage étaient établis par cet ecclésia. Donc comment s’y prenait-il ? Les citoyens tiraient au sort les membres effectifs de ces instances en fonction des critères d’éligibilités (dès fois il fallait que la personne soit volontaire, aie un âge minimal, etc.). Vous comprenez aisément que le pouvoir, la gestion de la cité étaient totalement entre les mains de l’ensemble de la population. Aucune élite n’a pu s’emparer du domaine et exposer le peuple à sa soumission.

En France, vous trouvez que c’est pareil ? Que c’est une démocratie ?

La physique c’est fantastique !

Vous pensez juste ! La France n’en est pas du tout une ! Mais bon, il faut faire comme on peut aussi.

Je doute fort que chez nous, un lieu existe susceptible d’accueillir tous les citoyens du pays pour établir une conversation menant à la rédaction des lois, la gestion du budget et des ressources diplomatique.

Institutions de la cinquieme republique
Institutions de la cinquième république.

On était obligé de trouver une alternative. Établir une structure pyramidale dont la base serait le peuple, et le sommet les instances chargées de prendre les décisions. Ainsi dans la cinquième république, celle appliquée en ce moment en France, la population ne peut qu’élire le Président, les membres de l’Assemblée nationale et les « Grands Électeurs » (Maires & cie). C’est à ce beau monde après de se réunir pour se taper dessus et de se mettre d’accord sur le chemin qu’empreintera le pays. Le (gros) problème là-dedans, c’est que le peuple finalement est bien passif dans tout le processus de décision et même de contrôle. Nous ne sommes que les spectateurs d’un système politique qu’on ne maitrise absolument pas et qui en plus nous domine. En France, il n’est en effet pas possible pour de simples citoyens de demander le renvoi d’un « décideur » ou l’annulation d’une mesure comme c’est pourtant le cas ailleurs.

La philosophie du gouvernail.[1]

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’au début, le système pyramidal a été mis en place pour faire de la gestion de la rareté. On avait une salle dans laquelle il était impossible d’y réunir 60 millions d’individus. On devait trouver un processus qui définira qui sera présent pour essayer de représenter tous les citoyens (C’est un peu simplifié comme visions de la 5ème république, mais c’est suffisant pour nous).

On peut imager cette situation avec un problème assez révélateur. Imaginez vous et une dizaine de vos amis au bord d’un lac. Vous avez à le traverser pour atteindre une autre rive. Vous montez donc tous sur un bateau et vous vous mettez d’accord sur celui qui tiendra le gouvernail. Ce sera cet Homme qui dirigera le bateau, MAIS, il le dirigera là où VOUS voulez aller. C’est lui qui tien le gouvernail parce que physiquement, qu’un seul individu peut le faire, et qu’il n’y a pas assez d’embarcations différentes pour chacun. Mais c’est la volonté collective qui définit ses actes, pas uniquement ses désirs personnels.

Or le système républicain a aujourd’hui (intentionnellement) dévié de telle façon à ce que nous le peuple trouvons normal qu’on ne puisse pas décider de la localisation à atteindre. Les candidats aux présidentielles peuvent être comparés aux tenants du gouvernail. Nous montons dans le bateau de celui qui dit aller à l’endroit le plus proche de nos envies, mais au final, tout ce qu’on fait, c’est établir une confiance aveugle à quelqu’un qui fera ce qu’il veut. Dans notre superbe république (et celles de globalement toutes les « démocraties » du monde, le gars (l’institution) à la charge du gouvernail fait ce qu’il lui chante. Les passagers n’ont aucun pouvoir sur lui et doivent se contenter de la destination qu’il choisira. Une république bien faite devrait permettre à la population de le jeter par-dessus bord si la majorité n’est pas d’accord. Malheureusement, c’est impossible chez nous.

En résumé, voici comment aujourd’hui nous arrivons à un système qui passe pour une démocratie, mais qui n’est rien d’autre qu’une oligarchie. À l’époque, faire de la France quelque chose d’aussi démocratique qu’Athènes n’était pas imaginable simplement parce que la France comptait beaucoup plus de citoyens. La mauvaise chose, je pense, a été de mettre en place une structure dans lequel la base, le peuple ai tellement peu de pouvoir. Lui donner un minimum d’autorité sur le corps politique aurait certainement été préférable. Pourquoi ça n’a pas été le cas comme dans d’autres pays ? Mystère. Mes connaissances historiques étant assez limitée, je ne sais pas si ces failles ont été établies volontairement par les gens qui ont inventé la cinquième république (donc qui en ont profité eux aussi), ou s’ils ont fait l’erreur de trop faire confiance en l’humain pour lui permettre d’en dominer d’autres pour faire le bien du plus grand nombre au détriment de leurs plaisirs personnels. Quoi qu’il en soit, les politiques d’aujourd’hui ne sont pas le moins du monde intéressés par la localisation que voudraient bien atteindre les autres passagers du bateau. Tout ce qui leur importe c’est que vous montiez bien dans le leur, et pas dans celui d’un « adversaire ».

L’invention du téléporteur et du rikikiseur.

Tout commença en 1962, quand les gars de la RAND avaient à bosser sur un système de communication permettant aux USA de rester opérationnel même si la Russie décidait d’atomiser le pays à l’arme nucléaire pendant la guerre froide. Ils ont créé un truc assez bizarre à l’époque : un réseau décentralisé qui fonctionne par l’envoi de paquets. C’est-à-dire ouvert, constructible par tous, qui s’adapte automatiquement à sa topologie et dont l’information peut prendre n’importe quelle route pour arriver à destination.

Les scientifiques avaient tout de suite palpé la puissance et ont développé le NPL Network en Angleterre qui a l’honneur d’être le premier réseau maillé du monde. Mais aussi, et surtout, le fameux ARPANET qui de fils en aiguille est devenu l’Internet que nous connaissons aujourd’hui.

Internet donc. Eh oui. C’est quand même quelque chose de vachement différent de ce qu’on voyait, Internet. Pourquoi ? Parce que la philosophie derrière ce truc est quelque chose de totalement opposé à celle de la société dans laquelle il a été construit.

Sur Internet à cette époque, la notion de profit, de rémunération, de stratégie commerciale n’existait pas. Si Internet avait été inventé par une entreprise, jamais on n’aurait connu TCP, IP, FTP, SMTP, HTTP & cie. Jamais de protocoles ouverts que tout le monde pourait utiliser et améliorer n’auraient vu le jour. Pourquoi ? Parce qu’économiquement, il n’y a rien de pire pour une compagnie que d’utiliser un système comme ça dans lequel le « consommateur » est totalement libre de faire ce qu’il veut.

Quand Internet a débarqué dans le grand public avec l’invention du Web, on a rapidement vu des sites apparaitre, créés bénévolement par des particularités qui concurrençaient directement des services surtaxés sur le Minitel. L’évolution des logiciels libres n’a jamais été aussi forte. Tout était basé sur l’entraide et le partage : Wikipédia a explosé Encarta. Forcément, les entreprises ont vite commencé à flipper parce que tout ce qu’ils faisaient payés était maintenant disponible gratuitement, souvent même de meilleure qualité ailleurs.

On a donc cherché à étouffer la chose. Par exemple Microsoft a développé MSN : le MicroSoft Network qui en fait n’était autre que… Le web, mais en fermé. Oui, on prend le truc le plus grand public d’Internet (donc le plus lucratif), et on le met sur un réseau « privé » qui ne sera pas compatible avec Internet pour rendre les clients prisonniers des technologies que seule notre compagnie puisse vendre. Heureusement, Microsoft a réagi trop tard, et malgré son monopole, MSN n’est au final que devenu la galerie et le système de messagerie instantanée qu’on connaît aujourd’hui.

Pourquoi je raconte tout ça dans cet article ? Pour essayer de vous faire comprendre que la mentalité régnant sur cet outil n’est pas la même que celle derrière « les autres trucs qui marchent ». Parce que dans le « monde physique », pour être « quelque chose qui marche », il faut être quelque chose de connu et de présent partout. Avant, pour être un chanteur, on faisait la lèche à une maison de disque pour espérer qu’elle fasse de nous quelqu’un de célèbre. En fait, pour « marcher », on avait surtout besoin d’une chose : du fric. Du fric pour que ceux qui gèrent la rareté du peu de place disponible acceptent de nous mettre en avant : passer à la télé, à la radio, avoir un article dans un magasine, etc. L’évolution était basée sur la compétition : il fallait être meilleur que les autres et avoir de bonnes relations avec les gens susceptibles de transmettre aux consommateurs ce qu’on veut leur vendre. C’était l’unique solution pour que les potentiels clients apprennent notre existence qui en plus sera largement biaisée par la qualité marketing promouvant un produit illusoire que par ses fonctionnalités réelles.

Sur Internet, toutes créations peuvent être présentes partout, et la place infinie dont le réseau dispose permet à tout le monde d’être au même niveau. Les individus ont du coup des relations bien différentes, notamment parce que la notion de « consommation » n’existe pas. Tout le monde est acteur sur Internet. Au minimum, l’Internaute effectuera les recherches nécessaires pour trouver le contenu qu’il désire réellement, et ne se contentera pas de ce que les « gestionnaires de rareté » veulent bien leur montrer. Internet a vite été basé sur la coopération : les Internautes se réunissent en communautés et créent ensemble les outils dont ils ont besoin au lieu d’attendre que les industriels leur proposent gentiment des choses faisant plus ou moins ce qu’ils demandaient. Ces programmes étant eux aussi mis à disposition gratuitement. Tous peuvent les utiliser et les modifier comme ils le veulent.

Ces notions vous paraissent certainement superficielles si vous n’avez pas l’habitude d’errer sur le réseau et fondamentales si vous êtes dans le cas inverse parce que vous comprenez de quoi je parle. Cette simple différence de concept, de société basée sur la coopération à la place de la compétition, ça change des vies. Moi je suis assez jeune, mais j’ai eu la chance d’avoir le net tôt. Du coup, je ne pense pas me tromper en affirmant que j’ai probablement été éduqué, au moins en partie par celui-ci.

À 14 ans, j’avais des amis dans la moitié des pays francophones de la planète. J’apprenais moi même comment programmer en C et en PHP, à installer et configurer Linux. Quand je n’arrivais pas quelque chose, ou que j’avais explosé les partions de mon disque dur en essayant de déployer ma première Debian, j’allais sur IRC demander de l’aide à tout le monde (spéciale dédicace à #qt-fr xD). Je n’ai pas connu Usenet, mais les forums aussi étaient pour moi légion. Je m’informais déjà à l’époque principalement par les blogs de passionnés sur les sujets qu’ils dominaient. Mon agrégateur RSS a depuis bien longtemps rendu obsolète le JT de TF1. Tant par la pertinence médiocre de son contenu vis-à-vis de ce qui m’intéresse que par la possibilité d’avoir un échange avec les auteurs quand nous ne sommes pas d’accord avec un texte ou que nous voulons des informations complémentaires.

Le réseau a fait de moi ce que je suis aujourd’hui et continu à agir sur moi avec la même force que la réciproque. Quand je parle avec des gens, directement je remarque si eux aussi « viennent du réseau » ou sont de « l’ancienne époque ». Et je dois dire que même dans le domaine de l’informatique, beaucoup sont encore de « l’ancienne époque », mais ça, c’est une autre histoire.

Le Parti Pirate, un cheval de Troie ?

Aujourd’hui grâce à Internet, les systèmes politiques comme la 5ème république sont devenus obsolètes. Rappelons que le but a été de lutter contre des problèmes physiques. On a créé une structure pyramidale parce qu’il était impossible de concerter 60 millions de personnes au même endroit. Maintenant, c’est la population mondiale qui peut se retrouver dans une bouteille, de façon instantanée et à un coût plus que négligeable.

Oui, les politiques en place ne servent à plus rien, exactement comme les éditeurs, exactement comme les moines copistes après l’invention de l’imprimerie qu’ils ont longuement combattue. On ne peut pas trop leur en vouloir de se battre pour leurs survies. Inutile, certes, mais compréhensible. De la même façon dont les moines copistes se sont reconvertis en moines fabricant de fromages ou d’alcool, les éditeurs et politiciens du monde actuel aurons à se reconvertir, ce qu’ils n’apprécient pas.

On peut donc rêver de voir une modification venir d’en haut. Il faut plus ou moins faire comme dans le temps : un coup d’État ou une révolution. Le changement s’effectuera par le peuple, qui n’a d’autre choix que d’exploser le tout comme il n’a aucun pouvoir dans cette « démocratie ».

C’est là qu’en 2005, des gars du réseau justement, discutaient de ce système politique et le critiquaient comme tout bon Internaute l’aurait fait et ont fini sur un gros délire : la création du Piratpartiet, le Parti Pirate suédois. Comme sur Internet tout se duplique et se partage très vite, le Parti Pirate a commencé à se répandre faisant de lui le premier parti (à ma connaissance) international en étant représenté dans pas moins de 66 pays différents.

Le Parti Pirate n’est donc pas un parti politique quelconque qui ne fait que défendre les libertés numériques. Le Parti Pirate, ça vient du réseau, il a sa mentalité : tout le monde peut en faire ce qu’il en veut, tout le monde (adhérant ou non) peut aller sur les canaux IRC du parti pour troller, débattre ou raconter sa journée. Tout le monde peut faire une proposition sur les forums, ou même participer à la rédaction des « feuilles de route » sur PiratePad. La démocratie directe n’a jamais été aussi proche grâce à leurs outils (Démocratie liquide).

Évidemment, il ne faut pas mettre en place un système totalement horizontal. Un minimum de contrôle par des gens dont la compétence politique, économique, etc. a été reconnue sera requis pour éviter certains cataclysmes. Mais la chose sûre, c’est qu’on peut faire quelque chose de bien plus centré sur la population. Je vous laisse chercher des exemples parce que j’ai plus de noms dans la tête maintenant, mais j’ai déjà vu des solutions qui avait l’air pas mal et qui demandait juste à être testée.

Parti Pirate ou pas, la démocratie directe est la prochaine étape des sociétés occidentales. Peu importe la force que le système politique actuel exerce contre cette évolution, elle arrivera. Le Parti Pirate peut juste aider à accélérer un peu la chose et peut être une solution moins violente qu’une nouvelle révolution sanglante.


Note :

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4 réponses à “Le Parti Pirate : mon avis.”

  1. bonjour..
    et merci de cette tentative de synthese…

    il y a qques details de relecture manquant (post a editer apres modif?) comme dans la phrase:
    Le changement s’effectuera par le peuple, qui comme n’a aucun pouvoir dans cette « démocratie » n’a d’autre choix que d’exploser le tout.

    sans doute un « il » manquant?

    mais voyons plutot sur le fond…

    tu pese que l’arrivée de la pyramide est une reponse technique a un chois technique…

    cela semble une « erreur » d’analyse politique
    un defaut de l’angle de vision..

    la vision de karl marx et de tant d’autres semble plus judicieuse… (cf par ex critique prog. gotha)

    les structures que nous acceptons… sont le fait de rapports de forces a l’oeuvre..
    dans des competitions de pouvoirs et domination (+ esploitation, alienation)
    etat = juste bandes d’hommes en armes aux services de plus puissants/violents/exploiteurs d’un moment, le reste dit-il n’en constitue que les annexes..

    une pyramide, c’est un choix une volonté…
    meme si peu efficace (selon par ex un objectif, bien de tous…) la violence et son volet d’acceptation plus ou moins passive permet de l’imposer..

    pourquoi on tolere?
    là est l’enjeu d’un autre debat…
    cf la boetie, un jeune de 15 ans qui il y a 500 ans avait deja tout compris/expliqué.. ??

    ajoute nos craintes (entretenues/amplifiées par dominants)
    besoin stupide de « croire », de chefs, de se demettre passivement suivre des debiles (pour s’alleger le stress du choix de la decsion de l’organisation concrete? de la complexité des rapport interpersonnel???) bref l’auto construction de prisons a teintes plus ou moins dorées…

    d’autres facteurs…
    (ah aussi, imho, pas assez present ds ton analyse..
    les suites de ces rapports (de force/violences et d’opinions) comme par ex controle de la pensée, cathé de l’immonde droitdel’hommisme et citoyennisme (ie: la religion la plus bornée et integriste jamais mise au point par l’humain..) controle des medias et de leur accés, ‘justice/police’ ‘éduca(tra)tion’, ‘instruction’/ensAignement… jeux, virtuel, séance d’entubage cathodique quotidien, manipulation par esprit de competition et « liberalisme existentiel »… on laisse les guillemets si comme pour ‘anticitoyennisme’ ou « impasse citoyenniste » certains avaient besoin de giyfer)

    bref bcp de pression dont pyramide, lois, droits, vote, elections, (cf joli texte d’il y a plus de 100 ans de libertad « le criminel, c’est l’electeur » a rapprocher de la phase bakerienne d’anselme bellegarigue (il n’est point de tyrans, il n’est que des esclaves)
    pour masquer des phenomenes dont media, cnpf, deputés, senat etc… ne sont qu’un petit bout, visible, de l’iceberg

    idem aussi ds les angles manquant la democratie athenienne dont je n’ai pas l’impression que tu aies mentionnés ilots de maitres sur oceans d’esclaves et d’exclus (paysats de la peripherie, enfants, femes, ilotes, meteques…)

    pour pp et avenir…
    les premiers questions sont sans doute

    pourquoi tant vouloir massifier? faire « société(s) » (un/des leures dangeureux…

    HB, p.m. ds ‘bolo’, unités ouvertes a tailles humaines (decisions faciles a prendre au consensus/approfondi/inegral/’eclairé’…) me semblent des orientations nfiniment preferables..;
    ajoutons un zeste d’echanges ouverts, des pincées de federalismes…

    le reste ne sera sans doute, helas, que petits jeux de pouvoirs de groupes cherchant a devenir califes a la place des califes?

    [en complement des deux (3 avec catherine baker, bon ok plus KM, e.la b. …) references utiles rupture, appel, 01, iqv…]

    • Salut ens 😉 Moi aussi, je te remercie pour ton commentaire ! J’ai bien corrigé ma phrase. Je n’avais pas oublié de mots, mais j’ai tendance à écrire comme je pense, ce qui n’est pas toujours super clair… J’ai utilisé une tournure de phrase différence, qui je l’espère, aura une allure plus naturelle.
      En ce qui concerne la vision de Karl Mark, ou d’autres personnes, je t’avoue ne pas vraiment les connaître. Tout ce qu’il y a, c’est que à cette époque, même avec la meilleur des volontés, il n’aurait pas été possible de faire de la France une vraie démocratie tant par les problèmes physique qui se posaient pour réunir toutes les personnes au même endroit, que pour l’aspect intellectuel comme la scolarisation et la transmission des informations. En effet, à cette époque, seule la population aisée avait les bases nécessaires pour comprendre comment administrer un pays, et il était particulièrement difficile pour tout le monde d’avoir accès à une connaissance précise de par le fait qu’il fallait physiquement être à porté du support (un professeur ou un livre contenant la connaissance).
      D’ailleurs, malgré Internet, je ne pense pas qu’aujourd’hui on puisse déjà appliqué une vraie démocratie en France parce que le média reste assez mal connu et mal utilisé par une (très) grande partie des français. Mais il aura au moins le mérite de permettre à toutes les personnes voulant réellement s’impliquer dans l’évolution de leur pays d’être véritablement actif, sous réserve qu’ils prennent le temps d’apprendre à utiliser les outils (forums, plate-forme pouvant être utilisé pour la démocratie liquide, irc, les blogs, etc.).
      Tu sembles affirmer que l’État tel que nous le connaissons n’est qu’en réalité une vaste arnaque mise au point par une petite partie de la population au détriment du reste. Au vu du système financier que nous utilisons, de l’union européenne et d’autres accord et actions foireuses prises par nos gouvernement, je ne peux que te rejoindre sur cette idée.
      Là ou la question se pose, c’est si cette perversion du système était déjà prévue à sa création, ou si les choses se sont passées au fur et à mesure, en fonction du fait que chaque gouvernements adaptaient progressivement la nation à leurs faveur.
      Cette subtilité peut ne pas être importante dans la mesure ou le résultat est le même. Cependant, elle permet quand même de savoir si la situation à dérivée parce que dès le début il a été mis en place par des pourris, ou si d’autres pourris l’ont hacké pour exploiter ses failles à leurs avantages. La différence notable entre ces deux situations et que la première devrait pouvoir être évitée si la constitution serait réécrite par les citoyens, et la seconde par l’implication d’un plus grand nombre de citoyens dans le gouvernement. En gros, savoir si il faudrait plutôt laisser le peuple créer le système et les « experts » l’utiliser, ou l’inverse. Bon… Là je parle vraiment de choses que je ne maîtrise pas, mais je me dis que pour mettre en place un système suffisamment énorme pour gérer 60 millions de gus, il faut bien des « pro » quelque part. ^^ Se baser sur les erreurs du passé peut être une bonne idée pour savoir où il faut faire attention pour que ces « pro » ne finissent pas par nous baiser une fois de plus.
      Ensuite, tu parles de la soumission du peuple à l’État. Je pense qu’il s’agisse de quelque chose de légitime. Si les citoyens ne serait pas soumis, l’État n’existerait pas, ça serait une anarchie. ^^ Après le point discutable concerne effectivement les valeurs, craintes, et autres sentiments qu’on nous inculque. L’esprit humain est très facilement manipulable, et la nation qui a le monopole à peu près partout n’hésite pas à mettre son éthique dans les toilettes pour tous nous formater à son intérêt : décrédibiliser tout autre système politique que le capitalisme néo-libéral, nous pousser à la consommation, à la compétition, à avoir peur de l’extérieur et à nous monter les uns contres les autres pour éviter qu’on s’attaque à la vraie cause du problème : l’État en temps que société détourné en entreprise à but lucratif par certain. Je parle un peu de tout ça dans un autre article sur ce blog d’ailleurs : http://www.blog.spyzone.fr/2012/05/eh-oui-en-france-on-est-pas-dans-la-merde/
      En ce qui concerne les autres points de la cité d’Athènes comme l’esclavagisme, effectivement, j’en parle pas dans cet article car c’est hors-sujet. Évidement, tout n’était pas bon à Athènes à cette époque, il n’empêche que c’est la première « nation » connue pour le moment à avoir pratiqué une vrais démocratie en-vers ses citoyens, sujet intéressant ici. Je n’aurai pas pris Athènes si j’aurai voulu parlé droits de l’Homme. 😉
      Et pour finir sur tes questions ouvertes, si le Parti Pirate est un jour à la tête de la France, c’est que la globalité de ses citoyens aurons les mêmes valeurs qu’il prétend représenté, à savoir, une philosophie hacker. Dans ce cas, il n’y aura probablement plus de massification, les entreprises ne seront plus super grande et on travaillera beaucoup moins longtemps parce que l’économie qui sera mise en place n’aura pas pour but d’hyper-consommation et donc permettra au citoyen de vivre même si celui-ci ne passe pas son temps à produire et consommé (je te conseil la lecture de ce livre pour comprendre aberration du système financier actuel : http://www.spyzone.fr/s_c/explication_dettes.pdf ).
      Mais bon… Pour ça, il faut déjà que le Parti Pirate arrive si haut, qu’il ne soit pas corrompu, et qu’il n’y à pas de guerre nucléaire entre temps… Une utopie quoi.

  2. merci spyd. de tes reponses…

    elles me permettent peut etre de preciser ce que je ressens comme ne « collant » pas dans cette presentation et demarche.

    c’est peut etre en germe dans ta conclusion; « si le pp avait le pouvoir »… que tu attenues aussitot lucidement dans ta phrase suivante…

    croire qu’il y a un truc qui gere 60 000 000 de personnes est, imho, une vue de l’esprit…

    ca gere rien du tout… c’est un chaos, au mieux ca tient a distance des milliers de micros mondes, au profit de qques uns… et encore, ils flippent…
    ca fuira toujours et il n’y en aura jamais assez (comme l’argent, les places en prisons pour pauvres et revoltés…)

    des micros cultures/sociétés glissant les unes pres ou sur les autres…. gitans, corses, juifs, armeniens, bretons, pauvres, riches, homos, trans, bourgeois, ouvriers du textile ou de la siderurgie, enfants turcs, d’afrique(s) paysans de picardie, curés et bonnes soeurs, actionnaires, etudiants d’ecoles de commerce, clienst s et putes des bois ou periph, habitués en sortie de « boites », enfants, enfants de riches, enfants de pauvres…

    et bien d’autres qui meme s’il y a des « croisements » ont bien peu de liens ou relations entre eux…
    va un jour a une sortie de prisons ou un tribunal et voit qui on « juge »…

    bref mettre un gros couvercle sur de grosses marmites, guere plus,

    et a un tel niveau de « massification », il n’ est sans doute guere possible d’aller plus loin…

    c’est tout a l’inverse que l’on peut peut-etre commencer?

    de toutes petites cellules/vivant expérimentant ce que sans faire expres? tu as evoqué..; l’anarchie?
    ou appelle cela comme tu le sens

    as tu lu « bolo bolo » et a ‘l’autre bout’.. « rupture »
    tu trouves le premier en librairie/bibli ou gratuit sur le site de l’editeur (ediions de l’eclat)

    catherine baker « insoumission » .. idem (et editeur tahin-party.org)

    « rupture », un peu partout et au moins sur infokiosques.net…

    cela nous ferait de « vraies » bases de discussion…
    peut etre aussi « l’appel » auquel « rupture » se refere plusieurs fois??

    mais comme axe, partir de structures a tailles humaines, avant de rever a federer large (et pas diriger! et se coordonner en taille realiste et plus large, on peut toujours commencer a s’entrainer… en plus pour resister aux agressifs… souvent on a pas le choix!)

    • Attention quand même, je suis d’accord qu’on est plein de micro-cultures différentes et que chacun à le droit à autant de respect les unes que les autres. Mais tu préconises quoi ? De fractionner la France en micro-pays pour bien cloisonner chaque culture dans un espace bien défini ?

      Si tel est le cas, on vivra probablement une régression sociale sans précédent car c’est l’inverse de la mentalité « hacker » qui prône justement l’entre-aide et la tolérance de l’autre. Les conflits seront de plus nombreux, et la technologie que nous connaissons actuellement pourra bien disparaître pour laisser place à une vie ressemblant à celle du moyen-age.

      En effet, si la décentralisation nourricière et énergétique est certainement une bonne chose pour privilégier les emplois locaux et l’écologie, je doute que chaque « micro-pays » aurait de quoi produire des médicaments de qualité, des outils technologies ou les infrastructures nécessaires car chacun ne sera spécialisé dans tous les domaines.

      En poussant cette fragmentation à l’extrême on arrive à l’anarchie : plus aucun pays, tout le monde fait ce qu’il veut. Tu sembles prôner ce mode de vie, qui pour moi me paraît extrêmement dangereux. En effet, il suffit de voir n’importe quel film post-apocalyptique pour voir ce que donnerait un monde dans lequel plus aucune autorité ne serait présente pour réguler le peulpe… Il ne serait plus possible de bâtir quoi que se soit, ni même de s’épanouir car la tache principale de chacun sera de survivre et de se protéger des autres.

      Par contre, je note bien le noms des livres que tu me conseils, et je vais aller ce pas télécharger ceux qui sont téléchargeable. Par contre, je ne promet à de les lires dans les temps qui viennent, j’ai pas mal de retard niveau lecture déjà. 😀

      Et enfin, pour commenter la conclusion de ton précédent commentaire, je dirais qu’effectivement, « il faut partir de structures à tailles humaines ». Mais ça doit se faire « par le bas », c’est à dire que dès maintenant, les gens doivent se mettre à s’organiser localement pour le plus de choses possible, ce qui est parfaitement faisable dans le modèle politique que nous connaissons. Après, une fois que les gens se seront imprégné de cette mentalité d’échange et de partage, on pourra commencer à modifier le système pour que celui-ci s’adapte plus à ce nouveau mode de vie, mais tout en restant un système global pour la France entière. Cela pour avoir à la fois un système judiciaire puissant pour dissuader les agressifs de foutre le bordel, pour éviter que toutes les « structures locales » se tapent entre elles, et pour avoir une uniformisation des ressources nous permettant de ne pas tirer un trait sur les éléments technologique et renforçant les « structures locales » en cas de problème localisé (famine à un endroit, accident grave, etc.).