L’amour, c’est aussi pourri que les spéculations boursières


L’amour… Aimer quelqu’un, qu’est-ce donc à Apprécier les moments passés avec une personne ? Faire l’amour à longueur de journée ? Lui parler ? Se prendre la tête ? Faire des bébés ? Le tout en même temps ? Rien de tout ? Ou bien c’est seulement quand deux Êtres se rencontrent, et aperçoivent ils se complètent ? Qu’en fait, dans l’amour on ne retrouve que des choses qui nous manquent en étant seul ? Que l’amour n’est finalement que bon à servir ses propres intérêts. Que l’amour en fait, n’est qu’une forme d’hypocrisie faisant passer les besoins personnels pour une légitime volonté de partager sa vie avec quelqu’un, parce qu’on « l’aime » ?

Et être amoureux du coup ? C’est quand on voit qu’avec quelqu’un, on pourrait avoir beaucoup de fun ? D’argent ? D’ami ? Et puis, pourquoi « beaucoup » d’ailleurs ? C’est peut-être le problème central de tout le système sentimental humain… Pourquoi aimer les personnes qui nous apportent beaucoup de choses ? Certainement pour la même raison qui nous pousse à en vouloir toujours plus, à gagner des millions, faire des multinationales, etc. Donc quoi ? On ne choisit pas consciemment de qui on tombe amoureux, donc nous sommes tous victime d’un genre d’instinct de survie qui nous pousse à écraser l’autre pour notre propre intérêt, même quand on parle d’amour ?

En fait, être amoureux de quelqu’un, c’est un peu comme voir une opportunité de se faire du fric, de nous apporter un plus dans notre vie, pour le simple fait d’encore une fois accomplir des objectifs sociaux qui eux nous apportent une « dose » de plaisir. Tout ce qui change en fait, c’est le stimulus utilisé : l’argent, et les choses matériels doivent jouer sur quelque chose améliorant notre égo, en nous faisant passer pour quelqu’un de fort, de puissant, de dominant. Alors que l’amour lui, agit plus sur la qualité de notre vie que sa puissance : on ne domine plus les autres, mais on a accès à des attributs sociaux supplémentaires, comme la vie de famille, qui eux aussi accomplissent certains objectifs sociaux différents.

Je pense qu’à ce stade là de mon monologue, il serait temps que je vous explique ce qu’est ces « objectifs sociaux » dont je parle depuis avant. C’est ce qui fait que les gens qui vous disent « Quoi tu veux une xBox ? Soit déjà heureux d’avoir une maison, les gens en Afrique ils seraient contents d’en avoir une ! » n’ont rien compris à ce que c’est que le bonheur. C’est ce qui fait qu’un Africain justement, peut être aussi heureux qu’un Européen, même s’il vit dans la merde. Alors comment ça fonctionne ? C’est simple, toi par exemple, tu travailles pour qu’à la fin du mois t’aies assez de sous pour t’acheter une voiture. Donc tu bosses dur, et enfin, le moment venu, t’as le droit à ta récompense : une belle Porche chépaquoi à chépacombien de milliers d’euros : t’es bien fier, et tu viens de gagner 1000 points bonheur. L’Africain Boris il vit dans son buisson, et il y a le sorcier du coin qui lui a dit que s’il lui rapportait un super outil de la mort pour broyer des orties, il lui donnait un poulet rôti. Et Boris, le poulet rôti, il surkiff, donc il fait tout pour trouver cette chose qui, une fois entre ses mains, lui permet de se régaler : plus 1000 points bonheur également.

On voit bien que notre bourge et Boris ne jouent pas dans la même cour, mais qu’au final, le résultat est le même. Et si ça vous intéresse, les « points bonheur » en fait, ne sont que des substances chimiques, comme la dopamine par exemple. Donc c’est très simple de tricher là dessus, il suffit de s’injecter artificiellement ces-dit produits dans le corps, comme ça, pour que son bonheur augmente de façon significative. Hé oui, ça fonctionne tout aussi bien que les wallhacks dans bf3. C’est pour ça d’ailleurs qu’on fume des spliffs, qu’on se bourre la gueule, et qu’on se sniffe des rails de coke : parce que nos « objectifs sociaux » sont tellement foireux qu’il faut cheater pour réussir à retrouver un peu de bonheur, mais ça, c’est un peu hors sujet aujourd’hui.

Reprenons notre problème de quête de « points bonheur » en réalisant nos « objectifs sociaux ». Comme dit plus haut, il y a deux principales raisons qui font qu’on puisse les atteindre : parvenir à être meilleur que les autres, ou trouver un genre de « complément social ». Dans le premier cas, c’est assez simple en fait de comprendre comment ça marche. En effet, on a tous été éduqué par un système inculquent des valeurs, même si on a été élevé dans la jungle par des singes. Dans tous les cas, pour réussir ces objectifs sociaux, il faut enchaîner les « réussites ». Pour être heureux, on doit monter. Même dans les courants chrétiens, ou les autres qui transmettent des notions de partage avec les gens, de se « rabaisser à leur niveau » fonctionne comme ça. On le fait, pour progresser sur l’échelle du bon chrétien, c’est tout. De la progression.

Le deuxième moyen, celui du « complément social » et bien moins stable. Par complément social, j’entends tout ce qui dans la catégorie : « biens apportés non pas grâce à sois même, mais grâce à d’autres ». Elle contient aussi bien les amis, que sa chérie, que sa famille : tous les gens qui nous entourent et qui participent au final directement à notre vie. C’est eux qui nous influent et nous inspirent. Eux qui nous jugent et qui font qu’on est ce que l’on est. Le problème et le risque présent dans ce genre de cas vient justement que l’éducation de l’autre, pas forcément en adéquation avec la notre, font qu’il y a dès fois (souvent) des erreurs de compréhension, voir d’interopérabilité.

Un humain est caractérisé par ses goûts et ses valeurs, certainement des milliards de variables différentes qui déterminent comment il prendra n’importe quel événement de sa vie. Il parait que ça s’appelle : le système de pertinence. Quand deux individus interagissent, ils utilisent leur propre système de pertinence pour tenter de faire ressentir à l’autre le sentiment recherché : si on veut faire plaisir à quelqu’un, on lui fait ce qui nous ferait plaisir. Quand on veut faire de la peine, on fait ce qui nous aurait blessés. Ou alors on fait au mieux en fonction des aspects que nous connaissons déjà de ses caractères.

Le problème dans cette situation, c’est que le système de pertinence de la personne destinataire du message n’est pas le même que le nôtre, donc elle risque d’interpréter l’information différemment. C’est un peu pour ça que dans un couple on se dispute, parce que l’autre « ne comprend rien », pour ça qu’on ne peut pas tout dire aux parents « ils sont vieux jeu » et que notre famille nous emmerde « parce qu’on est trop con ». Alors c’est sûr, dès fois, on essaye de faire des efforts, on ne le montre pas trop, ou bien on tolère parce que l’on prend en compte ces « bifurcations philosophiques ». Mais bon, soyons clair, à moins de réussir à modifier à la volée son système de pertinence, souvent, ça ne va pas… Donc, comment faire ? Comment faire pour être heureux en couple, en famille, avec les gens ? Avoir de la chance, c’est tout.

Tout ce qui concerne l’amour fonctionne comme le poker : tu joues, tu perds → tant pis. Tu joues, tu gagnes → tant mieux. Et c’est tout, qu’un random. À la rigueur, tu disposes d’une probabilité que tu définis sur l’individu en fonction des attributs de sa personnalité que tu connais pour déterminer la chance qu’effectivement, tu sois heureux avec elle, mais ça ne reste qu’une probabilité, et elle ne sera jamais de 1. Mais bon, on se lance et l’on verra bien : si globalement le résultat nous apporte plutôt du bonheur, c’est cool, et si c’est l’inverse, ça l’est forcément moins, mais tout reste mathématique : une simple différence entre le nombre de « points bonheur » que nous apporte la relation sur un moment donné et les « points malheurs » pour savoir si le couple est « rentable » ou pas.

On voit donc qu’on a deux façons pour être heureux : la méthode stable, ou ont se contente de gravir les échelons pour devenir le meilleur. Et la méthode risquée, ou ont compte sur les autres pour nous fournir notre dose de plaisir. L’idéal, c’est de jouer sur les deux chemins : être riche et aimé. La réalité c’est qu’on est déjà content si l’on a l’un des deux. En général,on se suffit bien d’un seul : les riches s’en battent les couilles de leur social et les amoureux s’en battent les couilles de leurs richesses. Les « moyens » eux, tentent de trouver un équilibre respectable : avoir des amis pour faire la fête, un second pas trop chiant et des parents qui nous laissent tranquilles, tout en ayant un revenu stable pour continuer à s’acheter quelques « objectifs sociaux » et pouvoir assurer une stabilité de leur pyramide de Maslow. Après, les vraiment pas chanceux font ce qu’ils peuvent pour survivre… « Cheater », se bourrer la gueule à longueur de journée, faire les oufgueudins. Ou d’autres, tellement blasés qu’ils rêvent de finir dans un platane ou de se pendre à un sapin… Parce que justement, ils en ont plein le cul de cette quête à la con des « points bonheur » auxquels ils n’ont jamais vraiment eu accès.

Et nous dans tout ça ? On fait quoi maintenant ? Après tout, le but de la vie c’est d’attendre qu’on meure non ? Cette quête du bonheur, au final, c’est juste, d’une certaine façon, quelque chose de mis en place pour éviter de trop s’emmerder en attendant. C’est comme une course, si on avait dit que le « gagnant » serait le dernier à franchir l’arrivée, ça aurait été plus compliqué à mettre au point, on n’aurait jamais avancé. C’est sûr, certaines personnes aurait préféré, mais bon, c’est comme ça maintenant, on n’y peut rien. Alors, toi qui connais à présent le fonctionnement, tu fais quoi ? Tu t’assois par terre et tu boudes parce que ça te fait royalement chier de faire une course dont tu n’adhères pas au principe, ou bien tu cours quand même, juste parce que c’est le but du jeu, pour le lulz ?

Article réécrit en septembre 2012.

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Cet article fait parti d’une réflexion en trois parties :
L’amour, c’est aussi pourri que les spéculations boursières.
Pourquoi tout n’est que binaire.
Toi, t’es toi, et toi seul.


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4 réponses à “L’amour, c’est aussi pourri que les spéculations boursières”

  1. Budha pourrait te répondre : « Il n’y a pas de chemins qui mène au bonheur, le bonheur est le chemin ».
    Bonne continuation et ne t’assois pas tout de suite 😉